vendredi 10 octobre 2014

ROLAND SABATIER AU PALAIS DES BEAUX-ARTS DE BRUXELLES



Communiqué de presse
ROLAND SABATIER (1942) est un artiste français, membre du groupe lettriste depuis 1963. Actif dans les domaines de la peinture, du roman, de la photographie, de la poésie, de la musique et du théâtre, c’est dans le champ du cinéma qu’il s’est illustré avec la plus grande singularité. Placée sous le signe de la destruction du cinéma annoncée dès 1951 par Isidore Isou (fondateur du lettrisme), son œuvre filmique s’évertue par diverses stratégies à supprimer ou à nier les caractéristiques mêmes du médium. Affranchies des moyens techniques du cinéma pour explorer les limites au-delà desquelles un film ne ressemble plus à un film, dès les années 1960 ses œuvres ne sont souvent plus que des conduites, des partitions destinées à être mises en œuvre (ou non), ou des « films à exposer » offrant des similitudes troublantes avec les propositions formulées à la même période par des artistes tels que Marcel Broodthaers et Tony Conrad.

PROGRAMME :
ÉVOLUONS (ENCORE UN PEU) DANS LE CINÉMA ET LA CRÉATION. 1972
Film hypergraphique, 16 m/m, sonore, 24’.
Des images, déterminées ou non, mais banales — non ciselées – d’une quelconque bande visuelle pouvaient trouver dans l’énoncé verbal des détails de ce matériel une manière originale d’être surchargées, complétées ou modifiées, par des significations à la fois nouvelles et multiples.
Les reproductions sonores et visuelles, redéfinies dans le cinéma hypergraphique comme lettres, mots ou phrases, quittent, ici, leur traduction immédiate, habituelle, pour se retrouver dans le sonore où elles s’offrent pareillement, les unes à la suite des autres, comme une relation de ce qu’elles sont, de ce qui les différencie. Dans ce film hypergraphique, la manière de ne plus montrer les éléments constitutifs importe plus que les éléments eux-mêmes. Ici, ce que l’auteur n’a pas accompli, c’est le spectateur qui doit l’entreprendre. Pris entre un son qui articule des lettres et une photographie qui semble se suffire d’être ce qu’elle est, le cinéphile doit mentalement assurer les transpositions visuelles et auditives nécessaires qui engendreront la valorisation, c’est-à-dire le sauvetage, de l’image.
ESQUISSES. 1978
Film polythanasique, vidéo, sans image, sonore, 31’30’’.
Cet accomplissement polythanasé ou multi-détruit est constitué par l’énonciation de cent huit formules linguistiques construites avec « Savoir », « Devoir », « Pouvoir » et « Vouloir », dont les significations spécifiques d’interdiction, de probabilité, d’impossibilité ou d’obligation agissent vis-à-vis du projet formel comme des motivations anéantissantes, situées dans l’ambiance, qui interdiront définitivement la réalisation du film. Ce dernier étant dès lors remplacé par les expressions verbales qui l’empêchent d’exister.
RESPIREZ. 1968
Film infinitésimal en exposition sur socle (anglais, français, néerlandais), durée variable.
Distribué dans la salle ou présenté comme une sculpture sur un socle, ce film consiste en la mise à disposition des visiteurs de papiers sur lesquels s’inscrivent les mots : «Respirez. Le film est votre respiration».
RAPPORT SUR LE CINÉMA. 1983 - 1984
Film infinitésimal, imprimé déposé sur les sièges des spectateurs, durée variable.
Ce film est constitué d’une description technique transcrite sur une fiche destinée à être déposée, avant l’arrivée des spectateurs, sur chacun des sièges de la salle de cinéma.
Dans le cadre d’une exposition, ces mêmes fiches seront déposées sur les sièges de quelques chaises ou fauteuils alignés en une ou plusieurs rangées face à un écran mural destiné à demeurer vide. Texte : « Le cinéma a été et ne peut plus rien vous montrer de neuf. Il n’y a plus rien à voir ni à entendre, vous êtes invité à rentrer chez vous et à imaginer un film ! »

COMMENTAIRES & DÉBATS EN PRÉSENCE DU CINÉASTE SUR LES PREUVES 1966 / LE FILM (N’) EST (PLUS QU’) UN SOUVENIR. 1975 / PENSIEZ-VOUS (VRAIMENT) VOIR UN FILM ? 1973 / CONTRE LES CHARLATANS DU CINÉMA. 1969 / REGARDE MA PAROLE QUI PARLE LE (DU) CINÉMA 1982.

Séance réalisée à l’initiative de Carine Bienfait et Xavier Garcia Bardon

PALAIS DES BEAUX-ARTS / BRUXELLES
Mercredi 22 octobre 2014 à 20h
SALLE TERARKEN / Rue Ravenstein / BRUXELLES
Coproduction : Jeunesse & Arts Plastiques (asbl) / BOZAR CINEMA / Garage Cosmos

Le vendredi 24 octobre à partir de 18 h, inauguration du film infinitésimal et supertemporel en exposition, De la loi de la jungle à la loi des créateurs (1975) au Garage Cosmos, Avenue des Sept Bonniers, 43, 1180 Bruxelles / www.garagecosmos.be

mercredi 16 juillet 2014

UNE LETTRE ARRIVE TOUJOURS...


UNE LETTRE ARRIVE TOUJOURS A DESTINATION(S)
LA PANACÉE – Centre de culture contemporaine
14, Rue de l’Ecole de pharmacie – 34000 Montpellier.
Du 18 juillet au 21 septembre 2014.

La Panacée, le centre d’art de Montpellier, renommé dans le panorama de l’art contemporain par la singularité et l’originalité de sa programmation, propose à partir du 18 juillet prochain une exposition au titre aussi énigmatique que ludique.
Sous le commissariat de Sébastien Pluot, cette manifestation réunit un panel d’artistes internationaux de grande notoriété: Marcel Duchamp, Robert Filliou, George Brecht, Bruce Nauman, Alan Kaprow, Onk Kawara….

Parmi eux, Roland Sabatier est présent avec neuf de ses œuvres toutes en étroit rapport avec des réalisations, datées de 1968 à 1978, qui défendent le concept d’une cinématographie déchue, en continuité avec ses « films » récemment exposés à Bruxelles par Eric Fabre à Garage Cosmos, et convoquant la participation concrète du public ou son déploiement, au-delà du réel et de toutes beautés connues, dans l’imaginaire.

Par des moyens différents qui leur sont propres, chacun des artistes exposés s’inscrit dans cette ligne de « partitions » en attente de commentaires, de mises en œuvres et de prolongations accomplies par les récepteurs en raison du fait qu’« une œuvre atteint toujours plusieurs destinations car elle n’adresse jamais un sens univoque et se transforme par les interprétations qui en sont faites ».  (A-C.C. 2014).

Légende: Roland Sabatier, Pensiez-vous (vraiment) voir un film?, 1973.(Photo Garage Cosmos).

jeudi 10 juillet 2014

LE LETTRISME DANS L’ART CONTEMPORAIN

LA REVUE L'ÉLEPHANT n°7, juillet 2014. http://www.lelephant-larevue.fr/20-courants-lart-contemporain/
Eric Monsinjon signe un article fort pertinent dont l’intérêt didactique s’avère très efficace.
Si Internet offre une lisibilité toujours plus large au Lettrisme et que les thèses et les publications relatives à ce mouvement n’ont cessé de se multiplier depuis sa naissance en 1945, sa présence reste parfois compartimenter à des apports particuliers et rares sont les ouvrages consacrés aux arts plastiques lui accordant sa juste place dans le contexte contemporain.
Cet auteur a le mérite de remédier à cette injustice, non seulement en introduisant cette école dans l’évolution actuelle de l’esthétique plastique, mais en la positionnant, à la date de 1945, comme la base de ce que l’on désigne par les termes d’art contemporain.
Un autre intérêt de cet article réside dans le fait qu’il pointe ça et là la dépendance d’un certain nombre de groupes actuels à l’égard des grands maîtres de l’Expressionnisme, de l’abstrait et de Dada. 
(Anne-Catherine Caron, juillet 2014).
En légende : Isidore Isou, Dessin lettriste, 1944.

vendredi 11 avril 2014

ROLAND SABATIER : ANTI-CINEMA AU GARAGE COSMOS DE BRUXELLES



Après l'exposition thématique L'Anti-cinéma lettriste 1952-2009, organisée avec Anne-Catherine Caron et présentée par la Villa Cernigliaro de Sordevolo en 2009, et à la suite de la projection de douze de ses films à la Fondation du doute de Blois de novembre 2013 à février 2014, Roland Sabatier présente aujourd’hui quinze films, à la galerie Garage Cosmos, de Bruxelles, sous le titre de Anti-cinéma (lettriste) et Cinémas lointains.
Couvrant la période de 1964 à 1985, ces films renoncent aux supports traditionnels pour se présenter comme des réalisations destinées, non plus à être projetées, mais à être exposées. Ce cinéma s’inscrit dans une démarche purificatrice explorée jusque dans ses conséquences les plus extrêmes, vers les limites au-delà desquelles un film ne ressemble plus à un film. Souvent situés dans le virtuel, leur présentation matérielle devient même accessoire – possible ou non. Rejoignant la modernité atteinte avant lui par la peinture, la musique ou le roman, le cinéma finit par ne plus être qu’une moquerie grossière du cinéma.

Deux autres films de ce cinéaste seront présentés  dans «Memories Can’t Wait-Film without Film» à l’occasion du 60 th. Internationale Kurzfilmage de Oberhausen (Allemagne), du 2 au 6 juin 2014. (Anne-Catherine Caron)

Roland Sabatier, Anti-Cinéma (Lettriste) et Cinémas Lointains (1964-1985)
24 avril - 14 juin 2014
Vernissage : 23 avril, 18:00 - 21:00
A 19:00 Roland Sabatier interprétera son film Esquisses, 1978.
Catalogue avec textes d’Erik Bullot et de Roland Sabatier
Ouvert du 24 au 27 avril de 09:30 à 13:00 et sur rendez vous du mercredi au samedi de 09:30 à 18:00.
Garage Cosmos
Avenue des Sept Bonniers, 43
1180 - Bruxelles
Belgique
T: +32 (0)2 344 88 01
E: info@garagecosmos.be
www.garagecosmos.be

samedi 15 février 2014

DELEGATION CHEZ GARAGE COSMOS

ART PAR DELEGATION



Art & Language, George Brecht, Marcel Broodthaers, Robert Filliou, Gérard Gasiorowski, Isidore Isou, Nam June Paik, Roland Sabatier, Daniel Spoerri et Lawrence Weiner.

22 Février - 11 Avril

Vernissage: 22 Février, 18:00 - 21:00


L’art généralisé et la création ouverte à tous dans l’art des années 60-70: de la délégation de la réalisation de l’œuvre au profit d’un public complice jusqu’au transfert de l’initiative artistique à un public de créateurs.
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Ouverture de 13:30 à 18:00 le samedi et sur rendez-vous le jeudi et vendredi.

GARAGE COSMOS
Avenue des Sept Bonniers, 43
1180 BRUSSELS
BELGIUM
T : +32(0)2 344 88 01

www.garagecosmos.be