samedi 4 décembre 2010

LE LETTRISME ET L'ART CONTEMPORAIN



GUILLAUME ROBIN
LETTRISME LE BOULEVERSEMENT DES ARTS
Editions Hermann (Collection Savoir lettres)

Cet essai de Guillaume Robin est la première tentative d'expliquer le mouvement lettriste et ses réalisations dans sa relation aux multiples mouvements d'art survenus après la guerre. Le lettrisme promu par la personnalité géniale d'Isidore Isou, son fondateur s'annonce comme la dernière avant-garde légitime et prometteuse, après l'écroulement du Surréalisme. Fort de ses concepts originaux - L'Art imaginaire, l'Art supertemporel, la poésie sonore... le lettrisme aura une fonction d'anticipateur à l'aune de l'exploitation esthétique de mouvements divers (Situationnisme, Happening, Fluxus...). Lettrisme - le bouleversement des Arts devient une expérience de lecture incontournable pour celui qui veut enrichir ses connaissances dans le domaine de l'Art moderne et contemporain.


Guillaume Robin, spécialiste des avant-gardes artistiques, vit et travaille à Paris. Co-fondateur et rédacteur de la revue critique TI, il continue d'analyser les multiples chantiers de l'Art contemporain et prépare actuellement son second essai intitulé Les peintres oubliés.

Avant-propos de l'ouvrage :


«Non, peut-être que nous ne mourrons pas.»
Isou rit.


Dans une société où la vérité cède aux caprices de l'opinion, il est nécessaire de bien s'entendre sur l'esprit du présent ouvrage. Plus qu'une simple initiative, il faut considérer celui-ci comme une application active et combative de l'esprit artistique. Toute critique supporte un jugement qui soulève des problèmes particuliers. Or, cette édition s'est donnée comme tâche de répondre aux interrogations suscitées par le mouvement esthétique qu'est le lettrisme.
Ici, le dialogue exercé est incitatif mais détaché, s'efforçant de tracer un itinéraire rigoureux en vue d'une imprégnation totale des objectifs de cette école. Cette étude prend le parti pris de la légitimation des apports lettristes par rapport aux avant-gardes après 1950, puisse-t-on les nommer comme telles. À l'aide de plusieurs exemples, l'essai tentera d'offrir une nouvelle approche d'un lettrisme étouffé par l'ignorance.
Il aura fallu attendre près de quatre-vingts ans pour que Dada soit finalement reconnu. Combien d'années faudra-t-il attendre pour que l'on reconnaisse les expérimentations d'Isidore Isou, le créateur du lettrisme ? Nous savons bien que le temps entre une création originale et sa divulgation peut varier : il y a d'abord le temps de l'incompréhension, ensuite celui de son assimilation partielle suivit de sa fascination, puis enfin son intégration. Au premier stade de cette évolution, tout reste à faire.
Plusieurs problématiques sont apparues au cours de l'élaboration de cette étude. Ces interrogations divisent l'ouvrage en cinq parties :
- En quoi l'Internationale situationniste et l'Internationale lettriste s'apparentent-elles aux thématiques lettristes ?
- En quoi la position du Nouveau Réalisme diffère-t-elle des avant-gardes passées ?
- Le happening et Fluxus ont-ils apporté des éléments probants face à l'édifice artistique ? Comment le lettrisme se positionne-t-il vis-à-vis de ces courants ?
- Y a-t-il des échos entre l'Art imaginaire d'Isou et l'Art conceptuel américain ?
- La poésie expérimentale, difficilement classable, est-elle distincte des positions lettristes ?
À l'aune des révélations, ces points de vue décisifs et observées sous l'angle du seul domaine esthétique, permettront d'évaluer le lettrisme dans l'histoire des arts. La pensée étant toujours à l'origine l'oeuvre d'une personne, cette unité intellectuelle révélée sera considérée comme système. Passage obligé, cette vision d'ensemble se juxtaposera au système isouien.
Et ce système, ce sera la création intégrale porteuse de valeurs organisatrices.
L'explication de cette dernière avant-garde déterminera le futur esthétique et permettra d'élaguer le terrain mis en friche par les différents regroupements d'artistes. Au passage du temps, la théorie prendra le pas sur le style, rétablira une juste hiérarchie et offrira une reconnaissance conforme aux travaux fournis par ces stakhanovistes de l'Art moderne.
Isidore Isou atteindra-t-il l'immortalité ? Sera-t-il, plus sérieusement, une nouvelle référence pour l'avenir des domaines du savoir ? À l'heure actuelle, la question n'est plus de l'affirmer ni de le suggérer mais plutôt de se résoudre à l'admettre.

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